jeudi 7 février 2008

Episode 24 : des cendres

Je m'esquivais des étages hauts en couleurs de Chez Phillis, laissant à la bleusaille le bon soin de les inspecter en détails. On aurait dit des jeunes chiots ayant entendu la laisse, et sautant dans tous sens devant la porte pour que leur maître leur accorde enfin le droit d'aller salir le trottoir et les chaussures des distraits.
Plus je réfléchissais, et plus je me disais que le paquet qu'ils allaient laisser derrière eux allait être fumant. Pour la police de Old Swamp intervenir rapidement était signifiait être là dans la journée dans le meilleur des cas, plus souvent il fallait deux à trois jour pour voir l'ombre d'un képi.
Cela expliquait en partie pourquoi ses habitants avaient pris l'habitude de régler leur compte entre eux, voir même de faire appelle à des professionnels pour ça.
Ce qui expliquait que dans mon métier de fouille-merde, on ne connaissait pas vraiment le chômage dans le coin.
Enfin ça c'est surtout valable pour les autres, car moi, même en cherchant bien, j'avais du mal à boucler les fins de mois grâce à des affaires juteuses.
Tout ça par manque de chance, de réputation et de pub à la télé.
Mais je commençais à croire que els seuls affaires qui me plaisait étaient celles où je me retrouvais dedans à quatre pattes en train de bien la remuer des deux mains.

J'avais remarqué un porte-clé du Blue Beard sur le trousseau de Bergère, c'était là que j'avais commencé à le traquer, et avec le recul, je me disais que ce n'était sûrement pas une coïncidence.
La fausse femme de Bergère m'avait envoyé là bas pour suivre la piste de son mari et de la fausse Vera. Et je me disais que si ce bon Maurice y passait aussi souvent, ce n'était sûrement pas pour exhiber son secrétaire travesti en chanteuse de cabaret.
Quoi que, j'imagine très bien les grands de ce monde organiser une espèce de diner de cons, où ils éliraient le secrétaire le mieux accoutré de la sorte.

Plus sérieusement, le Blue Beard était le genre d'endroit à posséder un petit vestiaire où leur habitués peuvent ranger des affaires personnels, une sorte de cave à cigare comme il est bon ton de les appeler même si la plupart de celles ci n'ont jamais vu de cigares de leur vie.
Le genre très utiles pour planquer des dossiers, ou bien pour faire passer des informations en toutes discrétions. Et surtout plus sur que les coffres de banque par rapport à la brigade financière, mais accessoirement aussi pour les braqueurs.

J'avais donc axé mon pas vers les quartiers huppé, histoire d'aller tailler la bavette une fois de plus avec le sympathique loufiat du Blue Beard qui m'avait rencardé sur mon homme.
Mais alors que j'arrivais dans les hauteurs, un divin parfum familier vient emplir mes poumons.
Un subtil mélange d'alcool flambé et d'eau bouillante dans la vapeur d'eau maintien en suspension les effluves alcoolisés.
Le doux parfum enivrant d'une Blue Blazer.
Malheureusement je du déchanter très vite lorsque je vis une épaisse fumée s'élever au dessus des toits éclatants des luxueuses demeures du quartier, car j'arrivais une fois de plus avec un métro de retard. Le Blue Beard était la proie aux flammes, et c'est sa cave de whisky d'exception qui emplissait l'air de ses saveurs dans un requiem olfactif.
Me menacer allait encore !
Me tirer dessus pouvait aussi passer !
A la limite refroidir ma proie aurait pu m'énerver !
Mais s'en prendre à du Whisky de cette valeur ... cette fois ci ils avaient été trop loin !
Je ne pouvais plus les laisser continuer plus longtemps leurs folies.

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