jeudi 24 janvier 2008

Episode 22 : V'là les flics !

Je toussotais poliment pour attirer l'attention de la demoiselle, ou du monsieur, à vrai dire j'avais encore du mal à me prononcé sur la question.
Elle me regarda et me sourit poliment en déclarant : " je suis à vous dans quelques instants ", ces quelques mots pourtant banal pouvait prendre un autre sens en songeant au lieu où je me trouvais et aux activités que les jeunes femmes d'ici pratiquait.
Je fut vite tirés des ces horribles pensées par le bruit de tassement du papier.

Tout en rangeant, des documents dans un dossier, elle me demanda : " Que puis je pour vous monsieur ... "

" Daddybear, Ronan Daddybear " lui repondis-je.

" Et bien monsieur Daddybear, je vous écoute ! " s'exclama t elle en joignant ses mains pieusement devant elle.

Je ne savais pas trop quoi lui dire, je n'étais pas certain de qui se trouvait devant moi, mais je n'avais rien à perdre, et si par malheur c'était vraiment une hôtesse de chez Phillis, elle ne panerait rien de toute façon.

" A vrai dire je ne sais pas trop où commencer ! Je suis ici car je recherche doublement une certaine Vera, qui aurait été vu avec un homme semblant très recherché en ce moment, et dont le nom est Maurice Bergère. Et cette même Vera serait la soeur d'une petite frappe locale, voir chirurgicale, et travaillait au Blue Beard. Mais même si je pense que vous soyez la première, j'ai un gros doute en ce qui concerne vos rapports avec la seconde. "

J'avais remarqué qu'elle avait tiqué au nom de Bergère, pas quelque chose de flagrant, tout juste légèrement perceptible dans sa sérénité apparente. Elle resta immobile et m'invita à développer le bit de ma visite.

" Et que lui voulez vous à cette Vera, Monsieur Daddybear ? "

Sa contenance me désarmait, j'avais l'impression d'être face à un psy essayant de scruter mon esprit, voir même un prêtre tentant de disséquer mon âme damnée.

" Et je pense qu'elle pourrait me permettre d'entrer en contact avec Monsieur Bergère, dont l'ex femme morte depuis six mois m'a demandé de retrouver la trace il y a deux jours. J'aimerais m'entretenir avec lui des menaces de mort que j'ai subit d'un asiatique très convainquant, d'une fusillade dont j'ai été la cible devant une église, d'un interrogatoire très musclés de fédéraux qui se servait de son nom pour appâter un tueur. Et éventuellement des récentes disparitions d'oeuvres d'art au musée de la ville où il avait l'habitude de faire des dons discrets "

Elle n'avait pas sourciller d'un iota, se contentant d'un " je vois " approbateur.
Elle se leva et rangea quelques dossiers présents sur son bureau dans des meubles prévus à cet effet, puis s'approchant de moi tout en se frottant les mains de manière pensive.

" Bien, je pense que je peux vous croire Monsieur Daddybear, vous voilà mêler à une affaire fâcheuse, comme vous devez vous en doutez "

Puis il me tendit la main, et serra la mienne de manière très révérencieuse.

" Je me nomme Leopold Gaultier, je suis en quelque sorte le secrétaire particulier de Monsieur Bergère, je l'aide dans différentes taches administratives et bien d'autres domaines, encore plus maintenant qu'il n'ai plus libre de vaquer à ses affaires en toute quiétude. "

Il s'interrompit un moment, tout en se dirigeant vers la porte.

" Le fait que vous essayez frapper à la bonne porte en dépit des mesures que nous avons mis en place pour assurer la sécurité de monsieur, me montre que vous avez de la ressource, et que vous pourrez probablement nous être utile dans tout ceci. Je vous avoue que les personnes sur lesquels nous pouvons compter en ce moment ne sont pas nombreuses, en tout cas leur nombre est plus qu'insuffisant. Mais d'après ce que je peux en juger, vos motivations ne me sembles ni vénales ni mauvaises, et vous pourriez devenir un atout de poids pour nous."

Il s'arrêta une nouvelle fois de parler tout en me fixant d’un regard profond comme pour me scruter un dernière fois. Et il ouvrit la porte.

" Mais Monsieur Bergère vous l'expliquera mieux que moi, veuillez me suivre "

Je suivis donc le secrétaire de Bergère, non sans une appréhension lorsque nous montions les escaliers pour rejoindre les parties "intimes" de la demeure, où bon nombre de râles y jouait une symphonie plutôt glauque.
Il frappa à l’une des portes les plus éloignées et l’ouvrit avec révérence tel un majordome.
Je ne m'attendais pas au grand luxe il est vrai, mais pour une chambre elle était vraiment mal entretenu. En revanche pour une boucherie, elle était vraiment dans le ton, avec tout autour du lit, les tripes et le sang d'un Bergère égorgé et éventré comme un porc au dessus.

Le hurlement de Vera-Leopold me fit me retourner juste à temps pour le voir déguerpir à tout allure, je crois que la scène avait eu raison de son flegme.
Moi même j'étais tiraillé entre mon instinct me hurlant de partir à toutes jambes et ma raison me susurrant de ne pas oublier d'effacer mes empreintes en refermant la porte avant de le faire.
Mais c'est l'abruti fini qui sommeillait en moi qui a eu le dernier mot en faisant appelés les flics dans la minute.

Et en à peine une demi-heure, ils avaient investis les lieux et commençaient à me cuisiner. A croire que certains étaient déjà sur place.

Aucun commentaire: