jeudi 22 novembre 2007

Episode 15 : Le calme avant la tempête

Quelque chose ne tournait pas rond dans le quartier, ou plus justement il n'y avait rien d'étrange et ça, c'était loin d'être normal.
Pour tout ceux qui ont vécu à Old Swamp assez longtemps c'est une évidence, et d'un certain coté c'est peut être même l'un des seuls attraits touristique de la ville, il se passe toujours quelque chose d'inhabituel dans les rues.
Par exemple Rhésus représentait à lui tout seul l'attraction la plus importante du quartier des temples.
Le Bar " Chez Philis ", tenait le tête d'affiche de nombreux guide en ce qui concernait le quartier des dogmes, il faut dire que sa renommé dépassait les frontière des l'état avec tous les hommes d'affaires qui passaient dans le coin et qui n'hésitait pas à venter l'incongruité de cet établissement à deux pas des tribunaux.

Mais là il n'y avait rien, pas un ivrogne élucubrant à la sortie d'un débit de boisson, pas un mafieux venant prélevé l'assurance chez les commerçants du coin, pas de chauffards déboulant à toute allure dans la splendide ligne droite que représentait la rue.
Et le pire dans une rue aussi calme, pas un flic pour venir s'y planquer.

C'était louche pour sur, je ne sais pas qui les fédéraux planquaient ici, mais c'était un gros gibier.
Le genre de bête capable de faire taire tous les animaux du quartier.
Et honnêtement ça me foutait aussi les jetons.

J'avais repéré trois gus qui avaient le bureau tatoué sur le front. Le genre de gars qui se prennent pour des caïds alors qu'on les repère à vingt bornes avec leur costard et leur lunette fumée.
Un stagnait devant l'entrée de l'immeuble un journal tendu devant lui mais les yeux scrutant bien au dessus.
Un autre attendait à l'arrêt de bus en face, mais en avait déjà bien laissé filer deux depuis que nous étions arrivez.
Et enfin le dernier, était assis à la terrasse d'un café au coin de la rue, surveillant les allées et venus des flâneurs du quartier.

Je décidais d'envoyer Mulot en reconnaissance, plus précisément ses mains, le reste de sa personne étant plutôt contreproductif dans la situation actuelle.
En tout cas, je ne l'avais jamais vu sourire autant que lorsque je lui ai demandé de faire les poches des trois fédés.
Je regardais partir Mulot sautillant prêt effectuer sa besogne, j'aurais beaucoup aimé qu'il ai jadis pris tout mes ordres d'aussi bonne humeur.
Pendant qu'il faisait sa ronde, j'alpaguais un gamin, lui faisant miroité un beau gros billet vert de la mère Bergère si il savait courir vite.

En quelques minutes mulot me ramenait son butin, les plaques des agents, leurs portefeuilles contenant quelques papiers sans intérêts mais j'avais enfin la confirmation que Bergère était bien la brebis que l'on cachait dans l'étable.
Il ne me restait plus qu'à faire le loup pour y pénétrer discrètement.

Mulot ne voulant pas lâcher les larfeuilles, je filais les plaques au gamin, lui demandant d'aller narguer les deux zouaves près de l'immeuble et de se tirer aussi vite qu'il pouvait, histoire de les éloigner un peu.
J'envoyais mon pickpocket préféré, distraire le troisième garde, afin de m'assurer de pouvoir entrer en douce.

Aussitôt dit, le plan fut mis en branle, et il se déroula aussi bien qu'espéré, enfin sauf pour le moutard qui, je l'ai appris plus tard, n'était pas aussi véloce qu'il le pensait.
Enfin tout ça fait que je me dirigeais vers l'appart où résidait dorénavant le sieur Bergère, tout en me demandant bien ce que j'allais pouvoir bien dire aux agents le surveillant.

Et c'est bien la dernière pensée qui me traversa l'esprit car une fraction de seconde plus tard, c'était le noir le plus complet.

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