jeudi 15 novembre 2007

Episode 14 : Qui ne dit maux qu'on sent !

J'aurais pu espérer mieux comme animal de compagnie que Mulot, mais si il fallait fourrer son nez dans les affaires des fédéraux, mieux valait avoir une fouine dans son genre sous le bras.
Et si on devait se faire prendre je comptais sur l'agilité féline de ce dernier, car comme un chat, Mulot retombait toujours sur ses pattes.

J'examinais encore une dernière fois la liste tout en arpentant les rues à la recherche du bon numéro, je dois avouer que ça faisait bien un quart d'heure que je n'écoutais plus ce que me disait mon compagnon de route.
Faut dire que niveau conversation, Mulot savait là aussi se démarquer, qu'importe le sujet sur lequel vous vous engagiez, il finissait toujours par dérivé vers là où vous vous attendiez le moins.
Je me souviens qu'après m'être fais virer, il s'était retrouvé embarquer dans une sale histoire avec des membres de la mafia locale, il avait du faire les poches de la mauvaise personne.
Quoiqu'il en soit ça avait pas mal de bruit chez la flicaille, ce n’est pas trop son kidnapping dans les bureaux même du commissariat mais plus le fait qu'il est été retrouvé vivant.
D'après le récit qu'il m'en a fait, les types voulaient seulement qu'il crache le morceau sur l'endroit où il planquait un truc qu'il leur avait chouré. Le pauvre ne savait même pas de quoi ils parlaient. Mulot ne volait par pour l'objet en lui même mais pour l'acte de voler.


Autant certains peuvent être muet comme un carpe quand on les interroge, autant Mulot répondait à toutes vos questions, malheureusement les réponses ne leur correspondaient que rarement.
En tout cas, les flics avaient mis trois jours à le localiser, ils l'ont récupéré dans un entrepôt solidement attaché à une chaise presque à moitié mort de faim et de déshydratation, Et autour de lui les cadavres d'une demi-douzaine de porte-flingue.
Selon le légiste, ça faisait plus de deux jours qu'ils s'étaient tous entretués.

Les grands pontes de la police ont eu du mal à croire que Mulot puisse être à l'origine du massacre, faut dire qu'ils n'avaient jamais tenté de tenir une conversation avec lui.
Ils l'ont vite compris et se sont dépêchés de classer l'affaire lorsque fut retrouvé l'officier chargé de recueillir sa déposition pendu dans son bureau.
Je crois bien que depuis ce jour Mulot n'a plus jamais été inquiété par la police, et je sais de source sur que les parrains de la Mafia ont interdit à leurs ouailles de s'approcher de lui.

Mulot n'est pas seulement un collègue pour moi, c'est le fil qui me rattache à ma foi. Car si Dieu existe, il a eu l'intelligence de faire de Mulot un incroyant, car si il lui prenait l'envie de se confesser, on aurait vite une pénurie de prêtre sur les bras.

C'est sa main tirant sur la poche de mon imper qui me ramena à la réalité, pour une fois ce n'était pas pour me la faire, mais pour m'indiquer que nous étions arrivé à l'adresse indiquée.
Mais je m'aperçut vite que quelque chose clochait, et j'entraînais Mulot avec moi quelques rues plus loin pour observer.

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