jeudi 4 octobre 2007

Episode 7 : Les jeux des maux

A vrai dire, je n'étais pas d'humeur à ranger mon bureau, puis au moins le prochain qui viendra fouiller dans mes dossiers aura plus de mal à trouver ce qu'il cherche.
Et comme j'avais un peu de temps devant moi en attendant que mes trois aides de choc me contact, je décidais de me pencher sur le problème de Won Debra.
Et connaissant la belle, ce dernier promettait d'être volumineux, sinon elle n'aurait pas besoin de soutien.
Il faut dire qu'à nous deux on faisait la paire.

Les caisses de marchandises avaient été amenées directement des docks au musée, leur contenu semblait avoir disparu entre ses deux points.
Comme il fallait bien commencé par une des deux extrémités de la route de transport, et que l'on croisait plus souvent des chapardeurs sur les docks que dans les musées, je me rendis au port.


Je n'eus pas trop de mal à trouver le navire, d'un parcequ'à cette époque de l'année la plupart d'entre eux sont au large, de deux parceque Debra m'avait donné son nom : Le Nave Rubata.
Mais vu l'état dans lequel il se trouvait, il fallait mieux connaître le braille pour pouvoir le distinguer sur la coque. Heureusement que le pavillon de complaisance d'un petit état dont personne n'a jamais entendu parler, mise à part les politiciens véreux et les armateurs peu regardants, m'a beaucoup aidé dans ma tache.
Quoi qu'il en soit, mis à part le danger de navigation, sans parler de la menace écologique, que représentait le cargo, je ne trouvais pas grand chose sur place pour m'aiguiller dans mon enquête.
Par pas grand chose, je sous entends pas grand monde, car tout l'équipage s'était retrouvé mise en quarantaine au dispensaire le plus proche après avoir développé une étrange maladie suite à leur débarquement.
Enfin c'est ce que m'avait dis les gars de l'agence sanitaire qui s'occupait à surveiller le rafiot, et à l'inspecter sous toutes les coutures pour trouver l'origine de la maladie.
J'aurais été un brin superstitieux, je leur aurais suggéré la malédiction planant autour du flacon mauvais, mais ces cinglés auraient bien été capables d'y croire.

Je m'étais toujours demandé pourquoi l'on avait construit le dispensaire dans le quartier des temples, mais je n'avais jamais vraiment trouver d'explication valable, à part peut être pour faciliter le transport des corps jusqu'au lieu de culte approprié.
Car pour être franc si l'on me laissait le choix entre me faire soigner par un vétérinaire manchot et aveugle dans une arrière salle d'un abattoir ou bien d'aller au dispensaire, je choisirais le veto sans l'ombre d'une hésitation.
Pour si rendre il n'y avait rien de plus simple, il suffisait de repérer le clocher de l'église, car il avait un mur mitoyen avec elle, il faut dire que le prêtre passait plus de temps devant les lits, que devant son autel.
C'était sur le parvis commun, à la frontière entre ces deux mondes, que vivait un clochard nommé Rhésus, toujours positif.
Il y ventait sa religion, faite de pain et de vin, surtout de vin, de beaucoup de vin, dont il usait et abusait dans une euphorie communicative.
Il transmettait ainsi à la foule sa bonne parole, car comme il le disait lui même avec son drôle d'accent, c'était un " messie ... un messie ... un messie Caïn ".
Et comme tout dirigeant religieux, il était philosophe à ses heures.
Un jour il m'a dit : " Au crépuscule de ma vie, je pourrais dire : j'ai vécu ", j'aurais bien voulu lui dire que j'espérais pour lui qu'au matin de sa mort, il pourrait dire : j'ai cuvé !

Je contemplais Rhésus, allongé sur son carton, une bouteille vide à la main, sa barbe trempant dans son vomi fraîchement régurgité du matin. Et ce simple tableau de poésie urbaine, seule constante dans ce monde devenu fou, me tira une larme de l'oeil.

( à suivre ... spéciale dédicace à mon comparse pour " Rhésus " )

2 commentaires:

Anonyme a dit…

putaing ! j'ai du retard à rattraper là ! bon, une bonne respiration et c'est parti !!^^

Anonyme a dit…

Je viens de t'en rajouter un de plus à lire pour la peine :p