lundi 1 octobre 2007

Episode 6 : Ma muse du musée, s'amuse à m'user

Il y a des jours comme ça où l'on se dit que l'on aurait mieux fait de se tirer une balle plutôt que de se lever, et la suite allait me prouver qu'une fois de plus je n'avais pas vraiment tort.
Je me demandais bien ce que l'autre zouave cherchait dans mes dossiers, car ce n'est pas vraiment mes affaires habituelles qui me vaudrait des menaces de mort.
Il y avait bien l'affaire Bergère, mais elle était un peu trop récente pour me valoir déjà des emmerdes. Mais avec des richards dans leur genre, fallait pas non plus s'étonner.
J'étais pris dans mes pensées lorsqu'une voix familière m'interpella.
Un " Bonjour, Ronan " suave caressa mes oreilles.
C'était une voix que je n'avais pas entendue depuis longtemps et que j'avais espérée ne jamais plus entendre.
Elle appartenait à Debra Won, mon ex-femme, et elle se tenait là, devant moi, impérieuse comme toujours. Mais je ne pouvais m'empêcher d'être égal à moi même.

" Debra ! Pour une surprise ! Moi qui me disais que cette journée ne pouvais pas être pire ! Qu'est ce que tu fiche ici ? Tu n'as plus d'homme à briser alors tu te rabats sur moi ! "

Elle se pencha sur mon bureau et exposa ses atouts féminins sous mon nez, j'avais peur que les deux obus dans son décolleté n'explose à la figure, ça n'aurait pas été la première fois.

" Moi aussi, je suis contente de te revoir, Ronan ! " dit elle en prenant une pose des plus suggestive, je connaissais bien la demoiselle et je m'attendais au pire pour la suite.
Si elle était venu me voir, c'est qu'elle s'était fourré dans un bourbier, et qu'elle comptait bien m'entraîner avec elle dans le fond.

" Pas la peine de faire ton petit numéro Debra, 3 ans que l'on ne s'est pas vue, ne me fait pas croire que tu viens ici par plaisir, ou pour discuter autour d'un thé. Viens en au fait ! "

Elle reprit aussi son attitude habituel, froide, sévère, autoritaire, son vrai visage.
Je m'étonnerais toujours de la capacité qu'on les femmes à changer du tout au tout une fois qu'elles ont obtenu ce qu'elles veulent. Debra ne faisait pas exception, c'était même sûrement elle, qui avait enseigné aux autres femelles l'art et la manière de manipuler les hommes.

Elle bossait toujours pour le Musée d'Old Swamp, bien qu'elle est grimpée beaucoup d'échelons depuis que l'on s'était séparé, et une partie de la cargaison qu'elle venait de recevoir s'était fait la belle, bien que ce ne soit pas le genre de babioles facile à refourguer.
La disparition d'un objet particulier la chiffonnait un max, une breloque qui s'appelait le " flacon mauvais ", une espèce de carafe ornée d'éléphants qui semblait valoir son pesant de cacahouètes.
La légende voulait qu'il est appartenu à un monarque de je ne sais plus quelle contrée oubliée d'Asie, cette cruche voulant empoisonné son rival au court d'un repas, s'était planté de flacon et avait fini par bouffer les pissenlits par la racines.
Et depuis tout ceux qui l’avaient eu entre les pognes avaient fini d'une mort soudaine et violente, ce qui n'avait rien d'exceptionnel en ce temps là, vu que c'était l'apanage des rois de se zigouiller pour le trône.

Je me risquais à une question : " Pourquoi moi ? demande aux flics c'est leur boulot les vols ! ", j'ajoutais même intérieurement, demande à Mulot c'est sa spécialité. Mais je préférais me taire, car elle savait me renvoyer toute remarque au centuple.
Elle eu un petit rire de dédain : " Tu devrais le savoir Ronan, Je n'aime pas beaucoup la police ... je tiens ça de toi ! "
Touché, la garce avait toujours autant de répondant.

Elle m'expliqua que ses donateurs n'étaient pas du genre à aimer voir la police traîner autour de leurs affaires. Rien d'étonnant à cela, la plupart de ceux qui ont des objets de collections, les obtiennent rarement de manière officielle.
Je sentais les emmerdes à plein nez dans cette histoire, et j'aurais du refuser net, et c'est ce que j'aurais fait si je ne l'avais pas regardé.
A la seconde même où j'ai croisé son regard j'étais foutu, elle me faisait ses yeux qui vous empêche de refuser quoi que ce soit à une femme.
Elle me plantait là, la bouche ouverte, ayant accepté sa demande sans m'en rendre compte.
Ce n'est que lorsqu'elle quittait la pièce, que je me repris en un sursaut pour déclarer à la volée :

" La maison fait pas crédit ! "

Mais je savais bien que c'était trop tard, elle m'avait eu, et elle m'aurais encore ... comme toujours.

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