jeudi 25 octobre 2007

Episode 11 : Les casse-pieds du Caspien

Vu l'heure qu'il était, je ne risquais pas de trouver mes trois compères au commissariat.
Je tablais donc sur leur lieu de villégiature préféré, qui a une certaine époque était aussi le mien, le bar du Caspien, le repère de tous les bois sans soif, de tous les piliers de bar, et de tous les flics véreux du 5ème district.
Ne me demandez pas pourquoi ce troquet portait ce nom, le patron n'avait jamais voulu me le dire, il faut dire que la plupart du temps je n'aurais même pas été en état de comprendre sa réponse.

Quoiqu'il en soit, j'étais quasiment certains de les trouver là bas, c'était un peu devenu leur quartier général, ils avaient leur propre table dans l'ombre au fond de la salle, à coté du téléphone.
C'était bien pratique pour mener leurs petites affaires.
Puis en cas de nécessité le patron leur laissait même utiliser une petite remise pour leur interrogatoires, elle se trouvait de l'autre coté du mur qui supportait le juke-box.
Et lorsque l'on entendait se dernier ce mettre en marche, on comprenait vite qu'il ne devait pas être le seul à chanter dans le coin.

Je supputais même que Mulot avait une de ses caches à la cave, mais je n'avais rien pu prouver.
C'était bien la le problème avec Mulot, on ne pouvait jamais rien prouver, cela faisait parti de son génie, ou bien de sa chance légendaire.
Certains disaient en se moquant de lui qu'il avait une chance de cocu, c'était la preuve qu’ils ne connaissaient pas bien Mulot.
Mulot ne gardait jamais rien près de lui, pas même une femme, mais ses penchants le conduisait plus à voler celle des autres.
Il n'avait pourtant pas le physique d'un tombeur, ni la verve d'un orateur, mais il savait faire qu'une chose comme personne d'autres, c'était volé ! Et il savait comment voler leur coeur.

Mulot avait les mains baladeuses, c'était bien connu, Je crois bien qu'il n'y a pas un endroit dans cette ville où elle ne se soit pas poser ou introduite.
Il n'y a pas longtemps je lisais une revue scientifique, je sais ce que vous vous dites, vous ne m'imaginiez pas être du genre à lire ce genre de magazine. Moi non plus, mais faut dire que ce jour là j'étais vachement constipé.
Bref dans ce torchon était évoqué une théorie à la noix sur les probabilités appliquées à l'univers dans le principe des super cordes ou une autre connerie du genre d'un charlatan chevelu qui n'avait rien d'autre à foutre pendant une décennie.
Je dois dire que je ne comprenais pas grand chose à ce charabia scientifique, mais c'est devenu rapidement beaucoup plus limpide quand je me suis représenté Mulot.
En gros ça pouvait se traduire de la manière suivante, pour chaque poche que Mulot à fouiller dans notre univers, ses mains ont atterrit dans autant de poches dans tous les autres univers possibles. Et au final en regroupant la somme de tous ces univers, aucune poche n'avaient pu échapper aux paluches de Mulot.
Ce qui de mon point de vue n'était pas trop éloigné de le réalité.


Arrivé à destination, je ne pouvais constater qu'une fois de plus, je ne m'étais pas tromper, ils étaient là tout les trois, l'air de m'attendre mine de rien. La gazette comme à son habitude se leva et se mis au garde à vous en me voyant.
Il était loin d'être le plus futé de la bande, mais on peut dire que sa loyauté était sans égale.
Je m'asseyais à leur table, en confiance pour la première fois de la journée, je n'avais même pas besoin de leur demander ce qu'ils avaient trouver, il me le déballaient spontanément.

( à suivre )

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