vendredi 21 septembre 2007

Episode 2 : Une affaire de moeurs

Je ne savais pas ce que j'avais fait à Dieu pour mériter cette vie, mais une chose était sur : Il m'en voulait beaucoup.

J'aurais bien voulu rester vautré sur mon bureau, mais le cognement incessant sur la porte et ma migraine cabinée, me fit faire une connerie de débutant, j'invitais le client à entrer.

Lorsque l'on voit dans les films entrer dans le bureau d'un privé des poupées moulées dans des robes si serrées qu’elles vous feraient péter l'encolure d'un prêtre, on se dit que ça, ça n'arrive qu'au cinoche.
Et c'est malheureusement vrai.
La mienne pourtant, portait bien une robe qu'on aurait dit greffé sur sa peau, mais ça devait être parcequ'elle pesait près du quintal et qu'aucun tailleur ne devait être en mesure de faire un vêtement à sa taille.

On aurait dit que l'on avait croisé la fiancée de Frankenstein avec bozo le clown, et encore le résultat aurait été plus attrayant.

La pauvre, elle venait me voir, parceque son mari fricottait avec une jeunette.
Si j'avais été franc avec elle, je lui aurais avoué que je comprenais parfaitement le bonhomme.
Micheline Bergère qu'elle s'appelait, Micheline Bergère, non mais, tout homme sensé serait barré en courant en entendant son nom, les plus téméraires l'aurait fait en la voyant débarquer, seul les fous seraient resté, ou bien ceux qui placent l'argent au dessus de tout, car la dame n'était autre que la femme de Maurice Bergère, une grosse légume farci de pognon, et dont l'influence s'étendait bien au-delà des limites de la ville et de la légalité.
Je n'étais pas très chaud à l'idée d'aller fouiner dans les affaires privées du sieur, mais la liasse de billets qui avaient atterri sur mon bureau possédait les arguments que mon banquier appréciait.
Un acompte, elle avait dit, pour couvrir mes premiers frais.
Elle me distribuait ça comme on donne de l'argent de poche à un gamin.
Je n'avais jamais eu d'argent de poche, je n'avais même jamais eu d'acompte, et pour tout dire je n'avais même jamais eu de paye aussi élevée que ce dernier.

J'empochais prestement son aumône et me dépêchait d'écouter son histoire en détail avant que ma raison ne reprenne le dessus.

La mère Bergère avait les pétoches que son doux et tendre portefeuille se barre avec une poule.
Elle s'avait qui fricotait souvent à droite à gauche, mais ça n'allait jamais bien loin.
Là elle s'inquiétait.
Enfin elle s'inquiétait surtout de voir ses finances se faire la malle, et elle voulait que je lui ramène des preuves du délit afin qu’elles lui soient utile pour récupérer sa mise en cas de divorce.

Les affaires d'adultère sont toujours galère, les maris ayant souvent peu d'estime pour les professionnels dans mon genre. Et mon besoin de reconnaissance faisait en sorte que je refusais ce genre d'affaire pour ne pas les décevoir. Particulièrement lors que des costauds ou des hommes influant étaient de la partie, j'ai remarqué que c'était généralement eux les plus irritable.

Quoiqu'il en soit, c'est lorsque l'on a les deux pieds dans la merde que l'on se dit qu'un peu d'oseille pour s'acheter des bottes serait bienvenue.
Et moi, j'avais besoin de cuissardes.

J'arpentais donc les rues des beaux quartiers de Old Swamp à la recherche des lieux, qui selon la Bergère, fréquentaient son époux à ses heures perdues.
Entre un tripot classe stylé cercle de jeux et un club de fumeur de cigare, mon choix c'était arrêté sur un cabaret, le Blue Beard Bar comme il s'appelait.

Alors que j'écrasais ma clope du talon sous la lumière bleu de l'improbable néon, ma raison et mon instinct venaient de se percuter dans ma caboche.

Les histoires qui commencent dans les bars finissent toujours mal.

( à suivre )

2 commentaires:

Anonyme a dit…

moi j'aimerais bien savoir pourquoi un héritier richissime s'est retrouvé marié avec une femme, apparemment si répugnante ?
y'a pas des soirées où les riches se rencontrent (comment ça s'appelle déjà?? merde, j'ai plus le nom ) ?

Anonyme a dit…

Manu > les soirées mondaines ;)

Ben je sais pas c'était à Las Vegas, il était bourré, et il s'est retrouvé sans s'en rendre compte devant un pretre déguisé en Elvis ...

Ou bien c'est un mystère qui sera resolu dans un autre episode ( ou pas )