dimanche 23 septembre 2007

Episode 3 : Au bar, tabasse !

Alors que je foulais le seuil du bistrot, je me disais que si le petit père s'était dégoté une pouliche, c'était sûrement dans ce genre d'écurie.
Mais mes réflexions se firent vite la belle, lorsque mes mirettes furent aveuglées par toutes les dorures du lieu.
Y a pas à dire c'était plus chicos que tous les cloaques dans lesquels j'avais pu échoué.
J'aurais bien voulu m'en jeter un petit derrière le gosier, histoire de me remettre de mes émotions, mais j'avais bien peur qu'un seul ne suffise pas.
Puis je me connais, un petit en entraîne un autre et je finis au petit matin aussi rempli qu'un tonneau.

Puis une voix me ramena à la réalité :

Puis je vous débarrassez ?

Un gars endimanché avait surgit derrière moi sans crier gare, une chance pour lui que je ne porte plus de flingue car c'est le genre de coup à se retrouver avec une bastos dans la tête sans comprendre.
Remarque, si j'avais visé à hauteur d'homme, elle lui serait passée au dessus de vingt bons centimètres.
Il n'était pas à proprement parlé petit, mais j'aurais pu lui bouffé la soupe sur sa tête, et encore en m'asseyant sur une chaise.
Il tendait les bras vers moi, l'air d'attendre que je lui donne quelque chose.
C'était peut-être un bar de bourges, mais ce n'est pas demain la vieille que je confirais quoique ce soit à un mec dans un troquet.

Je haussais les épaules et me dirigeais vers le distributeur de bibine qui secouait son shaker derrière son zinc.
Vu la tête qu'il faisait et l'air dédaigneux qu'il a prit pour me causer, j'ai tout de suite compris que je n'étais pas le genre de la maison, ça ne me gênait, la maison n'était pas mon genre non plus.
Avoir toutes ces bouteilles derrière lui j'étais partagé entre m'en vider une ou bien lui en fracasser une autre sur la caboche, peut-être même les deux en même temps.
Mais je me ravisais et commençait à le questionner sur mon bonhomme.

Je ne sais pas si c'était par conscience professionnelle ou bien par la peur du sujet de notre conversation, en tout cas il n'était pas vraiment chaud pour me parler de mon zig.
Alors histoire de mette les choses au clerc, je lui mentionnais mes anciens amis de la maison poulaga, et qu'une fermeture sanitaire, même si elle se montre infondée par la suite, risquait de faire s'envoler sa clientèle.

Il se tassa derrière son comptoir, si il avait pu il aurait sûrement creusé le sol de ses mains.
Quand je voyais ce que la trouille de Bergère lui faisait, j'imaginais sa tête si il se retrouvait un matin nez à nez avec la femme de ce dernier, car question horreur, je ne m'imagine pas pire cauchemar.
En tout cas j'apprenais ce que je voulais, et les craintes de la dame semblait fondées, car son Maurice semblait resté souvent après la fermeture pour s'entretenir avec une certaine Vera.
Elle avait un petit tour de chant sur la scène du Blue Beard, et ses messieurs de la haute, semblait apprécier autant sa voix que ses charmes.
Bergère visiblement avait été plus loin que de regarder.

J'asticotais un peu le loustic pour en apprendre plus sur la belle.
Cette dernière avait arrêté son show voilà deux jours de cela. Visiblement, elle attendait une grosse rentrée d'argent et je supputais qu'elle allait sûrement venir de ma grosse légume.
C'est à peu près tout ce que ce que cette source pouvait m'apprendre.

Alors que je sortais du bar en remontant mon col, je me disais intérieurement que la mère Bergère ne se contenterait pas de on-dit et d'un nom. Elle voudrait des preuves plus solides contre son mari, mais je ne savais pas où me rendre.
Aucune adresse, aucun indice à exploiter, je me voyais dans une impasse lorsque deux énormes bras m'attrapèrent pour m'en entraîner dans une justement.

Dans la pénombre, je distinguais la trogne de celui qui m'avait attrapé par le paletot pour me plaquer contre un mur.
Miguel Cruz, ce n'était pas à proprement parler un dangereux truand, enfin si on ne considère pas dangereux un mec qui peut vous briser la colonne en deux à main nue.
En tout cas, truand, il ne l'était pas vraiment. C'était plus le genre de mec que l'on embauchait pour des petits boulots nécessitant quelques muscles et peu de réflexion.
Et question muscles, le Miguel avait du braquer l'entrepôt étant gamin, mais ne s'était pas servi de son butin pour troquer quelques neurones.
Si l'on avait du évaluer son QI, il aurait fallu taper dans les négatifs.


Tandis que je luttais contre le manque d'oxygène, il réussit à articuler un semblant de phrase.
" Trouve Vera ! " Qu’il disait ! " Trouve Vera ! "
Si j'avais eu le loisir de respirer je lui aurais bien dit que je la cherchais déjà, malheureusement je n'avais pas ce privilège alors je me contentais d'un hochement de tête pour lui montrer mon accord en espérant que ce serait suffisant pour qu'il relâche son étreinte.

Il sembla se montrer coopératif en me permettant de respirer à nouveau.

" Toi Trouver Vera ? " me questionna t il !

" Ouais ouais moi Trouver Vera " répliquais-je entre deux grands bols d'air.

Il sourit puis s'en alla sans mot dire. Je tentais bien de le retenir et de le questionner, mais vous avez déjà essayer de bouger une montagne ? Tout ce que j'obtenais comme réponse était le propre écho de mes questions.

Alors je m'asseyais là, dans cette impasse, à même le trottoir, tâtant machinalement la poche de mon imper à la recherche de ma flasque de gnole.
Sans succès, pour mon plus grand malheur, car c'était pas un bon jour pour rester sobre.

( à suivre )

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Alors comme ça, tu sais pas où tu vas, tu te poses une heure derrière l'ordi et pis hop! ça vient tout seul ?
Putaing, mais sur des textes aussi longs, moi, je pourrais jamais !




p't'être pour ça que je suis dessinateur.^^

C'est bien de t'être lancé dans l'aventure blog. les 6 premiers mois sont les plus durs et d'ailleurs, les stats prouvent que 35% des bloggeurs arrêtent leur blog dans ces 6 premiers mois.
courage !

Au fait, Léandre & Oswald m'ont dit qu'ils te "kiffent grave".(ouais, en dehors de leurs aventures, ils parlent comme des jeunes.)^^

Anonyme a dit…

Manu > Sympa mec

Tu sais faut bien de tout pour faire un monde, moi je dessine comme un pied ( sauf les armes blanches )

si les stats c'est moi qui les ai fait monter avec mes precedents blogs, celui là tiens dejà depuis plus longtemps qu'eux tous reuni :p

Puis passe un message à Leandre et Oswald : " je les kiffe bien aussi "